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MAINTENUES ET ARMORIAL DE LA NOBLESSE DU PERIGORD sous Louis XIV et la Régence, de Gontran du Mas des Bourboux "MAINTENUES ET ARMORIAL DE LA NOBLESSE DU PERIGORD sous Louis XIV et la Régence" de Gontran du Mas des Bourboux.
MAPER, 2006, 17 x 25, env. 240 p., 49 €
Les recherches de noblesse pour cette région ayant été détruites, l'auteur a patiemment reconstitué ces dernières, sur la base de sources d'archives irréfutables. L'apport de cet ouvrage est considérable, car outre la liste des nobles qu'il donne, il remet en cause les antiennes sur la fluidité sociale dans cette région.
Table des noms cités

A – Les recherches de noblesse en Périgord sous Henry IV et Louis XIII

L'idée de vérifier les titres de la noblesse du Périgord date au moins du règne du roi Henry IV. La Bibliothèque Nationale conserve en effet, sous la côte 23926, des «lettres patentes … pour la faction des hommages, nouveaux papiers et recherche des usurpateurs de noblesse en la généralité de Guyenne. Le tout daté de Paris, 30 octobre 1607.
Mais il y eut peut-être une recherche antérieure en Périgord, effectuée à la fin des années 1590, et contemporaine de la vérification des titres de noblesse réalisée en 1598 en Limousin par MM. de Marillat et Benoist en application de l'ordonnance du Roi de 1583 !

A nouveau en 1635-40, Louis XII ordonna une nouvelle recherche, dont il ne subsiste que quelques éléments. En voici l'intitulé exact :

«Etat des taxes faites pendant l'année 1640 par Me Léonard de Senand, conseiller du Roi trésorier de France Général des Finances de Guyenne commissaire député par sa majesté pour l'exécution de l'Edit du mois de novembre 1640. La dite commission datée du 6 décembre du dit. Autant sur les prétendus nobles exempts privilégiés, corps de paroisses que lieux abonnés suivant ladite commission payables lesdites taxes es mains du receveur des tailles de la dite Election en exercice Me Jean Vincenot, et à la décharge des paroisses, de leur résidence, savoir la moitié au 16 mai du dit an et l'autre moitié au premier jour de juillet et octobre en suivant».

Cette liste de 1640 qui nous est parvenue, ne concerne que la recherche effectuée dans l'Election de Périgueux, dans le ressort de 151 paroisses. Elle nous livre seulement un état des personnes qui furent condamnées, et non celui des nobles de cette Election ou de ceux qui furent maintenus dans leur noblesse sur appel à la Cour des Aides de Guyenne, au lendemain des dites condamnations.

Ainsi sous Louis XIII et peut-être déjà sous Henri IV, dans les années 1590, les listes de nobles conservées révèlent, de la part de la monarchie, un souci fiscal plus immédiat : limiter le nombre de sujets exemptés des impôts pesant sur les non nobles ; permettre un meilleur rendement et une meilleure répartition de ceux-ci sur les paroisses. Il n'est pas inutile de rappeler ici qu'en Périgord, pays de taille personnelle, dans lequel l'impôt était perçu en fonction de l'état juridique des personnes, la taille était concrètement un impôt de répartition. Ainsi le montant de l'impôt de la taille déterminé pour chaque paroisse était réparti entre les différents «taillables» de la paroisse. Les nobles (de même que les privilégiés) qui étaient le plus souvent les plus riches habitants des paroisses, n'étaient pas imposés. Il était donc important de vérifier régulièrement le bien fondé des exemptions de chaque noble ou privilégié.

Ce sont les mêmes soucis financiers, parfois contradictoires comme nous le verrons, qui prévalurent lors des grandes recherches de noblesse des années 1666-1718.

B - La grande recherche de noblesse de 1666

La déclaration du roi Louis XIV du 8 février 1661, sur la «recherche et punition des usurpateurs du titre de noblesse», créa pour la noblesse du royaume une situation très nouvelle : Elle remettait en cause les acquis et imposait un nouveau type de preuves de noblesse.

«Après avoir, par assistance divine, dit cette déclaration, donné la paix à nos sujets tout à fait glorieuse, nous ne pouvons avoir aucun objet plus juste que de faire jouir les peuples qui sont soumis à notre obéissance des avantages et des fruits de cette paix ; et pour cet effet d'empêcher les désordres qui se sont commis et qui se commettent par la licence des temps contre et au préjudice de nos ordonnances, pour l'observation desquelles nous désirons apporter tous les moyens possibles…»
Il s'agit là d'une introduction rappelant le traité des Pyrénées du 7 novembre 1659 mettant fin à la guerre de «Trente ans» que se livraient la France et l'Espagne depuis 1635.
Dans l'adresse au Roi de son «Procez verbal de la recherche de la noblesse de Champagne», Caumartin, commissaire de cette recherche, donc partie prenante de cette politique, tint à souligner quant à lui, que cette poursuite des usurpateurs s'inscrivait bien dans une logique de grandeur et de justice royale.
«…Ainsi Vostre Majesté a mis une partie de ses soins à purifier la Noblesse de tout ce qui s'y étoit meslé d'étranger et de faux….Il étoit aisé de prévoir, SIRE, qu'après avoir rétably l'ordre dans les Finances, remis les Loix et la Justice dans leur force et dans leur pureté ; éteint la fureur des combats particuliers ; réprimé les violences dans les Provinces ; rendu la Paix à l'Eglise, et réüny les Théologiens dans la défense commune de la vérité ; réduit les grandes Armées à garder les Loix d'une exacte discipline ; recompensé les gens de Lettres, et relevé la gloire de tous les beaux Arts, V. M. prendroit un soin particulier de la Noblesse, et regleroit cette principale partie de l'Etat, après avoir réformé toutes les autres…»

Plus prosaïquement, Marcel Marion, dans son dictionnaire des Institutions de la France aux XVIIe et XVIIIe siècles voit dans cette recherche de noblesse l'œuvre personnelle du ministre Colbert :
«Colbert poursuivait les faux nobles avec une sorte de rage, écrit-il, et ce lui fut une grande satisfaction que d'avoir fait remettre à la taille environ 40 000 gentilshommes.»

En fait, comme nous allons le voir, ces recherches poursuivirent des finalités paradoxales….

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